FAQ 

Les idées reçues sur la Blockchain

La Blockchain est-elle une technologie énergivore et donc non respectueuse de l’environnement ?

Cette idée reçue provient de la couverture médiatique centrée sur le Bitcoin et sur son bilan énergétique (et écologique) qui dans l’état actuel de la technologie est extrêmement négatif et s’aggrave constamment.    

En fait, la consommation énergétique d’une blockchain dépend essentiellement de la nature de l’algorithme de consensus. Dans le cas du Bitcoin, l’algorithme « Proof-of-Work » (PoW) et le minage associé, par leur conception même qui répond à des objectifs spécifiques (pseudonymat de tous les acteurs, absence totale de censure, niveau de sécurité) sont en effet très énergivores.  Il est à noter que divers travaux de recherche ont été lancés afin de remédier à cet état de fait dans un futur (assez) proche car la consommation deviendrait totalement inacceptable.

En revanche, les algorithmes de consensus utilisés dans des environnements de blockchain « avec autorisations » d’entreprise (RAFT, BFT, etc.) sont de conception totalement différente et induisent une consommation d’énergie tout à fait standard.

 

La Blockchain est une technologie présentant des performances faibles et donc peu adaptée au monde de l’entreprise ?

Les Blockchains publiques (Bitcoin, Ethereum) sont en effet actuellement très peu performantes en termes de transactions par seconde (TPS), soit 5/7 TPS pour Bitcoin et 15/20 TPS pour Ethereum.

Cette absence de performance intrinsèque résulte encore une fois du choix de l’algorithme de validation « Proof-of-Work » qui favorise la sécurité au détriment de la performance pure du système.

Dans le cadre de Blockchain pour Entreprise, d’autres algorithmes de validation sont utilisés permettant d’atteindre des performances beaucoup plus élevées atteignant aujourd’hui plus de 1000 TPS.  Donc, même si on reste assez éloigné des systèmes traditionnels les plus avancés (e.g. Visa) ce type de blockchain permet de mettre parfaitement en œuvre des applications du monde réel (e.g. mouvements de containers avec TradeLens)

La Blockchain favorise-t-elle le blanchiment d’argent ?

En aucun cas, la technologie Blockchain n’a été inventée à cet effet.

En revanche il est juste de dire que le Bitcoin ou d’autres cryptomonnaies ont été utilisées pour effectuer des transactions frauduleuses hors du système monétaire classique.

En revanche, il est important de souligner que ces cryptomonnaies sont le plus souvent basées sur un principe de transparence complète des transactions permettant une traçabilité des échanges et un blocage lors de la conversion en monnaie FIAT sur une bourse d’échange. Celle-ci, en fonction des obligations réglementaires, est le plus souvent dans l’obligation de réaliser des KYCs sur ses utilisateurs.

La Blockchain va-t-elle remplacer rapidement les actuels tiers de confiance ?

La technologie Blockchain a en effet, depuis sa mise en avant médiatique à partir de 2016/2017, généré l’impression simplificatrice quant à son potentiel de désintermédiation “radical” des tiers de confiance garant des échanges et de la valeur dans notre économie.

Sur le papier et en théorie, cette technologie pourrait en effet à terme radicalement simplifier et transformer certains métiers au sein des banques, des cabinets de notariats ou tous les acteurs jouant actuellement un rôle de tiers de confiance.

Cependant, il ne faut pas oublier que ces acteurs assurent actuellement une certaine responsabilité juridique en cas de litige et apporte d’autre part une dimension de conseil complémentaire à leurs métiers historiques.

A titre d’analogie, les mêmes propos de désintermédiation et de disparition rapide avaient été tenues au début d’internet pour les journaux, les agences de voyages, les agents d’assurance… qui sont 20 ans plus tard toujours présents.

Comme dans cet exemple historique, la désintermédiation reste essentiellement une question de valeur ajoutée. La technologie peut simplifier et améliorer leurs rôles / qualité de service et non pas les supprimer du jour au lendemain.

La technologie Blockchain est-elle compatible avec la RGPD, en particulier en ce qui concerne le droit à l’oubli ?

Pour la RGPD, les technologies blockchain de type « avec autorisations » (permissionned) ne sont pas des obstacles. Il existe des choix d’architecture, stockage off-chaine ainsi que des mécanismes de clés privés de résilience permettant de respecter le droit à l’oubli.

Cette technologie est par exemple de plus en plus étudiée dans des environnements de santé où les données des patients doivent respecter un niveau de sécurité particulièrement élevé toute en gardant une capacité de transmission au sein d’un écosystème. 

Malgré le caractère « immuable » de cette technologie » certaines techniques permettent de rendre inaccessibles certaines données. 

Comment une blockchain va-t-elle vérifier qu’une information en entrée, par exemple manuelle, n’est pas erronée ?

En aucun cas une solution Blockchain ne permettra de prévenir à 100% l’entrée d’une information erronée dans le réseau. Dans un contexte de Blockchain d’entreprise, certaines actions en entrée peuvent être humaines. Dans ce cas, la blockchain ne pourra pas empêcher la personne responsable de faire une erreur intentionnelle ou pas.  

Cependant, par design une infrastructure Blockchain est distribuée et partagée avec l’ensemble des participants, et donc permettra de remonter beaucoup plus rapidement à la source de l’information erronée, limitant les actions frauduleuses qui deviennent potentiellement visibles par l’ensemble des acteurs (phénomène similaire à « la peur du gendarme”). D’autre part, la gestion des accès dans une blockchain “avec autorisations” va fortement limiter l’intérêt d’un acteur à effectuer volontairement des opérations frauduleuses.   

Internet s’est imposé parce qu’il reposait sur un ensemble de protocoles (TCP/IP, HTTP, SMTP, FTP, etc.) est-ce que la blockchain a besoin de standards pour se généraliser ?

L’idée de départ d’internet repose sur un objectif commun : l’amélioration de la communication entre des systèmes hétérogènes. Dans ce sens, les chercheurs/ingénieurs ont développé des protocoles dans un seul et même but. Il est donc naturel qu’aujourd’hui internet soit un assemblage unique de protocoles standardisés.

Dans le contexte Blockchain, la situation est tout à fait différente. Il y a eu à la base des développements de cette technologie une multitude de problèmes tous différents les uns des autres. Bitcoin étant par exemple dédié à la création et à l’échange d’une cryptomonnaie, Ethereum créé pour répondre à des besoins applicatifs beaucoup plus larges, les blockchains « avec autorisations » des problématiques orientées « entreprise », etc. Dans ce sens, il est tout à fait normal d’avoir vu apparaître des infrastructures et des écosystèmes différents basés sur des technologies sous-jacentes différentes (Bicoin, Ethereum, Hyperledger, IOTA, Corda, Quorum, etc.). La diversité des protocoles n’est que la résultante de la diversité des problèmes à adresser.

Il reste néanmoins crucial pour l’adoption au sens le plus large possible de la technologie qu’une interopérabilité entre les solutions se développe, par exemple entre blockchains  publiques et blockchains de consortium et conduise à un niveau progressif de normalisation et/ou de standardisation. Cela reste un travail à long terme avec différentes pistes qui sont en voie d’exploration.

 Il est à remarquer que ce travail a déjà commencé concrètement avec par exemple des initiatives communes entre la Linux Foundation porteur des projets Hyperledger et l’Enterprise Ethereum Alliance.

La technologie Blockchain étant encore une technologie immature, pourquoi me lancer maintenant dans un tel projet et ne pas attendre ?

Il est clair que cette technologie évolue tous les jours et que nul ne peut être certain que tous les choix technologies resteront péréennes. C’est le cas de toute technologie émergente.

Certains acteurs ont décidé de prendre une longueur d’avance vis-à-vis de la compétition pour, soit imposer rapidement des solutions qui visent à devenir des standards de facto du marché (par exemple Maersk avec TradeLens, Walmart avec Food Trust), soit leur permettre de bien en appréhender le potentiel et les limites.

D’autres choisissent d’attendre une plus grande maturité de l’offre du marché.

Le risque pour les leaders est d’avoir à d’avoir à migrer ultérieurement d’un protocole à un autre, pour les autres de partir d’une page blanche avec une moins bonne maîtrise en interne (compétences, impacts sur l’organisation et sur son écosystème, etc.).

Comme pour toute nouvelle technologie, c’est un choix de positionnement stratégique.

La législation étant globalement en retard vis-à-vis de la technologie blockchain, quels sont les risques à l’utiliser en l’état ?

Les législations sont déjà en cours de changement, en particulier en France avec la loi PACTE qui reconnaît la validité de la technologie Blockchain pour enregistrer des titres d’entreprises non cotés par exemple.

Pourquoi utiliser la blockchain quand on peut mettre en œuvre de l’EDI qui a déjà fait largement ses preuves ?

Si votre projet ne nécessite pas le besoin de palier à un manque de confiance entre les acteurs et qu’il se déroule essentiellement dans une relation bilatérale sans écriture multiple alors sans doute recourir à la blockchain est inutile et l’EDI est la meilleure technologie à utiliser.

Dans le cas contraire, i.e. dans un écosystème multi-acteurs avec un besoin important de partage, transparence, confiance et confidentialité, alors la Blockchain est sans doute une technologie à envisager. 

Pourquoi utiliser la blockchain quand on peut mettre en œuvre du MDM (Master Data Management) qui a fait largement déjà ses preuves ?

Une Blockchain concerne l’univers des transactions, un référentiel MDM va concerner lui un univers purement « data ». Ce sont des besoins différents et comme dans tous les cas de figure, le choix de la solution technique doit se fonder avant tout sur une analyse objective du vrai besoin métier. C’est l’objectif métier qui doit guider la sélection de la technologie, non l’inverse.

La Blockchain peut-elle ou va-t-elle remplacer les ERP ?

La Blockchain n’est en aucun cas, un substitut à un ERP qui possède des propriétés et des qualités propres qui ne sont pas fournis par la technologie blockchain.

La blockchain représente une solution complémentaire, souvent de type « shadow », et qui va s’alimenter à partir des systèmes existants, et en particulier des ERP, pour offrir des caractéristiques nouvelles et uniques.

Le but est de résoudre ici des problèmes (transparence, traçabilité, partage, confidentialité) que d’autres technologies ne savent pas ou ne peuvent pas adresser conjointement de manière satisfaisante.

A titre d’exemple, SAP travaille actuellement à une offre Blockchain pour Entreprise qui viendrait se « plugger » à une architecture existante et permettrait entre autres de fluidifier des échanges inter-entreprises. 

La majorité des projets en production semblent le fait de sociétés globales de très grande taille (Maersk, Walmart, HSBC, etc.), la blockchain n’est-elle pas surdimensionnée pour une entreprise plus petite ?

En effet les projets en production aujourd’hui sont souvent portés par des entreprises de taille conséquente.

Il est tout à fait normal qu’une nouvelle technologie complexe comme la blockchain ait été dans un premier temps testé puis adopté par des organisations ayant une superficie financière suffisante pour expérimenter, absorber les coûts parfois inconnus pour tenir les premiers projets. De plus il ne faut pas oublier qu’un projet Blockchain, c’est avant tout la capacité de rassembler un écosystème sur une même infrastructure. Dans ce sens, des entreprises de taille conséquente ont surement plus de facilités à rassembler et fédérer un écosystème.

 Cependant, cette technologie n’est certainement plus réservée aux entreprises de grande taille. Les offres du marché permettent aujourd’hui le déploiement d’infrastructure (e.g. Blockchain-as-a-Service) avec une complexité, un niveau de risque et un coût bien inférieurs à ceux d’il y a 2-3 ans par exemple.

Ce qui définit la pertinence d’un projet blockchain, au-delà de l’applicabilité de la technologie, c’est son écosystème, sa gouvernance, sa logique économique et non pas la taille financière d’une organisation prise individuellement.

La technologie Blockchain étant 100% transparente, comment peut-elle être compatible avec les besoins de confidentialité des entreprises ?

Les technologies sont très différentes entre les Blockchains « sans autorisations », historiquement publiques (Bitcoin, Ethereum…) et les Blockchains de type « avec autorisations » (permisionned) qui savent gérer cette confidentialité et les niveaux de granularité nécessaires.

De plus les informations stockées dans les blocs de la Blockchain sont le plus souvent cryptées et de manière générale on ne stocke que le hash de celles-ci.

 Enfin, il existe d’autres mécanismes, comme celui de « Channel » introduite par le framework Hyperledger Fabric. Il va permettre, par exemple, l’ouverture d’un canal bilatéral entre deux acteurs ayant des relations commerciales sans que le reste du réseau ne puisse en connaître quoique ce soit.

Toutes les Blockchains utilisent-elle les mineurs et qui les rémunèrent ?

Le minage est un processus informatique de validation qui découle de l’algorithme « Proof-of-Work » ou « Preuve de travail ».

Cet algorithme va générer l’équivalent d’un puzzle mathématique. Les mineurs, mis en concurrence, doivent résoudre le problème le plus vite possible. Le vainqueur sera récompensé en « tokens » par exemple en cyptomonnaie. Cette cométition a engendré une surenchère quant à la puissance de calcul nécessaire aux ordinateurs mineurs et donc l’augmentation de la consommation énergétique. On retrouve ce processus le plus souvent dans les blockchains publiques tels que Bitcoin et Ethereum qui requièrent avant tout un niveau de sécurité très élevé puisque les interactions vont se faire, sans tiers de confiance, entre des acteurs qui ne se connaissent pas et ne se font réciproquement pas confiance.

Dans le monde de l’entreprise, cet algorithme n’est pas utilisé (ou de manière très marginale) et il n’existera pas de mineur mais de nœud validateur qui ne reçoit pas de récompense en tant que telle.  

Un “smart contract” a-t-il une valeur légale et que se passe-t-il en cas de litige ?

La notion de “smart contract” correspond à l’exécution d’un programme informatique, porté par la blockchain, qui va automatiser sans aucune intervention extérieure une action ou un processus.  

Dans un environnement “avec autorisations”, il y a une gouvernance et une administration des droits (accès, écriture, lecture, transaction…) qui permet la gestion potentielle des litiges. Un « smart contract » étant basé sur le respect de règles métiers explicites et vérifiables par les parties prenantes qui sont identifiées, il a la capacité d’avoir une valeur légale.

Dans un environnement “sans autorisations”, il n’y a pas par définition d’autorité de contrôle pour jouer ce rôle. Le “smart contract” pour avoir une valeur légale devrait, entre autres obligations, permettre d’identifier les parties ce qui n’est pas toujours le cas. Dans ce cas de figure, Il ne peut donc pas correspondre à un engagement de type juridique. 

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